DECLARATION DE SON EXCLLENCE MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE A L’OCCASION DU GRAND RAPPORT AU CAMP KASSAI.

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Monsieur le Ministre de la Défense Nationale,

Monsieur le Chef d’Etat-Major des Armées,

Monsieur le Chef d’Etat-Major Adjoint des Armées,

Messieurs les Officiers Généraux, Officiers Supérieurs, Officiers Subalternes, Sous-Officiers, Gradés, Hommes de Rang,

Je suis venu à votre rencontre aujourd’hui, ici au Camp Kassaï, lieu de souvenir et de l’Histoire de notre Armée Nationale.

Le Camp Kassaï, ce haut lieu de formation et de gestion de notre Armée Nationale.

Le Camp Kassaï qui, tout comme le centre de formation de Bouar, est à la base de la construction de notre Armée Nationale qui a forgé sa renommée et qi pendant un long moment a fait la fierté de la République Centrafricaine et de tout notre peuple.

La raison pour que ce grand rapport se tienne ici est donc très forte. Je suis ici parce que c’est au Camp Kassaï que sont formés beaucoup de nos chefs militaires, beaucoup de ceux d’entre vous, tous grades confondus, qui êtes rassemblés ici en ce moment.

Ce lieu symbolique incarne l’histoire de notre pays. Je n’oublie pas ce que beaucoup de militaires qui ont été formés en ces lieux ont donné par le sang à la République Centrafricaine. Beaucoup sont morts au combat ou en service et nous pensons à eux. Mais nous sommes aujourd’hui dans une autre époque avec des problèmes de sécurité de toute autre configuration.

Notre Armée Nationale en ce début de mandat que je commence, doit être au centre de nos actions en matière de rétablissement de la paix, de la sécurité des personnes et des biens et de la protection de l’intégrité du territoire national.

Mon objectif à très court terme, est de voir les éléments des Forces Armées Centrafricaines restructurées patrouiller en arme pour protéger nos concitoyens et pour intervenir, le cas échéant, aux côtés des forces de sécurité internationales dans les missions de protection de la population civile et de l’accompagnement à assurer pour le redéploiement de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national.

Mais je suis conscient que nous devons agir selon une démarche cohérente qui est l’expression de l’ambition que nous avons pour notre armée nationale et du rôle qu’elle doit désormais jouer. Bien entendu, nous allons d’abord, dans le cadre de la restructuration des Forces Armées Centrafricaines, vous assurer en priorité une formation qui prendra en compte les nouvelles exigences de notre défense nationale.

Cette formation va démarrer au mois de Juillet prochain en partenariat avec l’Union Européenne dans le cadre du Programme EUTEM. Nous verrons, parallèlement au Programme DDRR, qui sera mis en œuvre quels sont ceux de nos militaires qui seront éligibles à cette formation, qui ne portera que sur les éléments de nos Forces Armées déclarés aptes à être formés.

En deuxième lieu, j’entends mettre en œuvre une politique de défense basée sur l’armée de garnison en remplacement de celle de projection qui a montré ses limites avec le changement du contexte sécuritaire.

Nous allons mettre en place une armée de proximité pour mieux gérer les menaces et bien assurer la protection de nos populations civiles.

Nous ouvrirons des garnisons militaires à l’intérieur du pays et sur l’ensemble du territoire dans ce cadre. Des militaires de notre armée restructurée y seront déployés avec les moyens requis pour les besoins de notre sécurité nationale.

La dimension sociale de ce déploiement sera tout naturellement pris en compte, en ce que les militaires seront déployés avec leurs familles et tout l’accompagnement qui le nécessite en terme de mise en place d’infrastructures sanitaires, scolaires etc…

S’agissant des moyens, en particulier des armes et autres effets militaires, j’ai commencé à discuter sur la question de la levée de l’embargo avec nos partenaires.

En réalité, notre pays peut se doter de moyens militaires à la condition qu’il en fasse la déclaration à l’Organisation des Nations Unies durant un certain temps. Certains pays de la sous-région se trouvent dans la même situation.

Monsieur le Ministre de la Défense Nationale,

Monsieur le Chef d’Etat-Major des Armées,

Monsieur le Chef d’Etat-Major Adjoint des Armées, Messieurs les Officiers Généraux, Officiers Supérieurs, Officiers Subalternes, Sous-Officiers, Gradés, Hommes de Rang,

J’ai décrit en quelques mots, ma vision quant à la réorganisation de notre Armée Nationale et sa mobilisation.

Je veux d’une armée forte !

Je veux d’une mobilisation intense !

Parce que la République Centrafricaine doit sortir de ce cycle qui la projette aux yeux du monde comme un pays instable, incapable durant des décennies de prendre en main sa sécurité et celles de ses populations.

Pour ce faire, comme je viens de le dire, l’Armée Nationale doit jouer son rôle, elle doit prendre sa place dans les missions de sécurisation du territoire et de la protection des populations civiles, elle est attendue, la République Centrafricaine doit se protéger. A vous militaires de tous grades, vous serez en mission, c’est vous qui prendrez en charge la sécurité des Centrafricains. Dans ce cadre, vous aurez à obéir à vos Chefs mais aussi à commander de manière à agir le plus efficacement possible sur les différentes parties du territoire national selon les menaces qui se poseront à nous et les missions que j’aurai à fixer.

Vous devrez les faire avec discernement, avec compétence, avec un sang-froid, avec un courage, car vous êtes l’armée d’un pays qui veut reconquérir tous ses attributs. Vous ne devrez pas être que de simples combattants, mais des défenseurs d’un idéal, de notre dignité, celle de la patrie. Ici réunis, vous venez de toute la République Centrafricaine. Certains d’entre vous rêvaient dès leur jeune âge d’être militaire, d’autres ont découvert cette vocation plus tard.

Certains étaient déjà dans une famille de militaires, d’autres n’avaient aucun lien avec l’armée. Mais vous avez tous fait le choix de l’engagement. Vous avez décidé à un moment de votre vie, de défendre votre pays par les armes. C’est une mission qui est d’autant plus exigeante aujourd’hui vu la gravité et la complexité de la situation sécuritaire du pays.

Je vais demander au Ministre de la Défense Nationale d’étudier rapidement les autres problèmes qui se posent à vous de sorte qu’on puisse y apporter des réponses progressives dans la limite des moyens de l’Etat. Je veillerai personnellement à ce que les conditions des militaires soient améliorées car elles constituent un élément important de l’efficacité opérationnelle.

Les familles notamment doivent être aidées et les militaires qui sont déployés doivent bénéficier de leurs permissions annuelles. C’est leur droit et c’est notre devoir. Aussi, dans le cadre de la restructuration de notre Armée Nationale, nous allons réviser la loi de programmation militaire qui est adoptée depuis 2008 et qui n’a connu aucun début d’exécution en raison de tous les troubles que nous avons connus. Je veux mettre une partie des ressources de la Nation au niveau correspondant à l’ampleur, à la diversité des missions que j’aurai à vous confier. Egalement, j’ai décidé de revoir la question des effectifs dans le cadre de cette restructuration pour que nous disposions d’une armée qui tient compte des types de menaces qui se posent à nous et en même temps des capacités financières de l’Etat.

Le budget du Ministère de la Défense devra tenir compte de ces impératifs. Je veux finir en insistant sur le respect de la discipline et du règlement militaire. Je sais qu’à certain moment certains d’entre vous ont été déroutés du fait de la situation que le pays a vécue et cela s’est traduit par de graves violations des textes règlementant la discipline dans l’armée. Mais, à chaque chose son temps, la récréation est terminée.

La nouvelle armée que nous allons bâtir doit faire honneur à la République Centrafricaine et à son peuple. Les indisciplinés, les pilleurs, les criminels, les braqueurs n’auront plus leur place dans l’Armée Nationale.

C’est pourquoi, je demande fermement au Chef d’Etat-Major des Armées qui vient d’être nommé et entrant en fonction, que je félicite au passage, d’avoir une haute main sur tous les militaires relevant de l’Armée Nationale.

Il doit être mis fin à l’indiscipline et ses corollaires.

L’armée que le peuple a créée pour le servir ne doit pas l’asservir. L’armée doit désormais être au service du peuple et pour le peuple. Je veux que le peuple se reconnaisse dans son armée.

Vive la République !

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